FREUD

FREUD, à la charnière du XIXe et XXe siècle élabore une théorie selon laquelle notre psychisme est dépendant de sa partie enfouie, refoulée : l’inconscient. Il perçut l’origine d’un certain nombre de troubles, symptômes inexplicables par la voie médicale. Faire émerger ces conflits pouvait permettre de les dénouer. Ainsi, naquit la psychanalyse, fondée sur la verbalisation aussi complète et libre que possible, sur l’écoute des souvenirs, rêves, des associations d’idées ou de représentations qui viennent spontanément à l’analysant et permettent de reconstituer sa genèse psychique. La psychanalyse est donc à la fois théorie et méthode clinique, repère important pour permettre au psychanalyste d’orienter ses investigations.

Quelques repères …….

FREUD est né le 6 mai 1856 à FREIBERG et mort en 1939 à LONDRES.

En 1881, il devient médecin et se tourne d’abord vers la neurologie. Il va s’intéresser aux névroses hystériques grâce aux travaux de Charcot à l’époque et avec lequel il travaille. A cette époque, FREUD soigne ses patients par la technique de l’hypnose. En 1895, il publie avec son ami BREUER « Etudes sur l’hystérie ». Avec le cas d’Anna O qu’il suppose être une femme hystérique, il invente un type de cure nommé « catharsis » Le principe est simple : faire raconter au patient placé sous hypnose des événements traumatiques et enfouis de son passé et l’en libérer par l’expression de cette parole.

Naissance de l'inconscient Freudien

A partir du cas d’Anna O, FREUD va développer une autre approche basée sur une exploration de la vie inconsciente. C’est une étude de la part visible de la conscience humaine et de celle, cachée, qui affleure par les lapsus, les rêves, les mots d’esprits et les actes manqués.

En 1896 naît LA PSYCHANALYSE. Son objectif : Dénouer les troubles psychiques, les symptômes inexplicables par la médecine traditionnelle.

Grâce à la relation soutenue qu’il entretient à l’époque avec le docteur FLIESS, FREUD décide d’entreprendre son auto-analyse. Il va théoriser le concept de refoulement, du complexe d’Œdipe et de l’interprétation des rêves en 1900. Effectivement, c’est en 1900 que le livre sur la science des rêves apparaît. De 1897 à 1900, se sont élaborés des livres qui vont fonder la psychanalyse.

« Psychopathologie de la vie quotidienne » en lien avec le mot d’esprit et ses rapports avec l’inconscient.

En 1905, FREUD publie le cas de DORA ainsi que « trois essais sur la théorie sexuelle » qui est à l’époque une véritable révolution. Il construit une théorie et expose scientifiquement la place de la sexualité dans le développement psychique de tout être humain. Il va parler de l’enfant « pervers polymorphe » ainsi que les structures névrotiques et perverses.

En 1920, FREUD écrit « au-delà du principe de plaisir » et démontre les processus de répétition de la jouissance d’un être humain à travers le symptôme, jouissance qui peut être douloureuse ou inscrite dans du plaisir. Il va théoriser les pulsions de Mort et de vie, définissant LE MOI, LE SURMOI et le CA.

Quelques notions fondamentales…..

L’hystérie

Dans l’hystérie, c’est la superposition de deux désirs opposés qui va produire un symptôme de conversion. Pour lui, le symptôme du malade correspond à des réminiscences refoulées qui renvoie à un événement traumatique de l’enfance. La signification du symptôme à une origine sexuelle. L’hystérie est une maladie du désir.

Freud va donc repérer cette sexualité refoulée dans ses représentations chez les névrotiques en général. L’enfant s’est trouvé face à des situations réelles ou fantasmatiques de séduction (qui peut être très variées) qui ont provoquées chez lui une scène traumatique. 

L’articulation du somatique et du psychisme ainsi que l’idée de l’inconscient vont donc apparaître à partir au départ de la névrose hystérique.

Le rêve selon Freud

Le principe du rêve réside dans la réalisation d’un désir. Le rêve est en quelque sorte un rebus : Il présente des scènes, des personnages, figures qui sont à déchiffrer. Il demande, à travers les signifiants employés à être décomposé afin d’être interprété. C’est un langage spécifique avec ses lois propre fonctionnant par mécanisme de condensation et de déplacement. LACAN a bien su montrer ces mécanismes complexes du langage du rêve.

« L’inconscient est structuré comme un langage »  dira LACAN par la suite.

La technique analytique

La technique de la cure analytique soutient la règle fondamentale qui précise que l’analysant doit tout dire spontanément ce qui lui passe par l’esprit. Il ne doit donc rien dissimuler de ses associations.

« Nous avons nommé psychanalyse le travail psychique par lequel nous amenons à la conscience du patient le psychisme refoulés en lui » écrit FREUD en 1918.

Ce travail s’effectue à partir d’une demande de l’analysant. L’analyste, qui entend cette demande ne doit pas y répondre directement afin d’aider son patient à se plonger dans son passé en opérant une régression, ceci au sein de la relation transférentielle.

Lorsque le souvenir (sous forme de représentation) remet en place l’événement traumatique, le symptôme peut disparaître mais le patient doit faire un travail de perlaboration avant que ne s’opère un réel changement.

Ainsi, le présent est libéré de ce passé, il n’y a plus répétition à travers le symptôme de ce vécu traumatique.

Le complexe d'oedipe et la castration

Drame qui se rattache à la sexualité infantile et qui se dénoue fantasmatiquement par la menace imaginaire de la castration.

C’est lors du stade PHALLIQUE que survient chez le garçon et chez la fille le complexe d’Œdipe. C’est un ensemble organisé et de structure de désirs amoureux et hostiles que l’enfant éprouve à l’égard de ses parents. Sous la forme dite positive, le complexe se présente comme suit : désir de mort du rival qui est le personnage parental du même sexe et désir sexuel pour le parent du sexe opposé.

Sous la forme négative, (ou inversée), il y a un amour pour le parent du même sexe et haine et jalousie envers le parent du sexe opposé. Freud situe le complexe d’Œdipe dans une période entre 3 et 5 ans. Il joue un rôle fondamental dans la structuration de la personnalité et dans l’orientation du désir humain.

L’oedipe chez le garçon

Chez le garçon comme chez la fille, le premier objet d’amour est la mère.

Vers 2 à 3 ans apparaissent chez l’enfant des sensations érotiques liées à son pénis. Il prend alors conscience des relations sexuelles. Il assimile ces relations à ce qu’il imagine se passer entre son père et sa mère. Il veut séduire sa mère mais rencontre la rivalité du père. De cette rivalité et de son ambivalence affective pour son père, surgit la menace imaginaire et angoissante de la castration. S’il veut échapper à la menace de la castration, l’enfant doit renoncer à la satisfaction sexuelle avec sa mère. C’est cette angoisse qui va créer le refoulement. Le garçon sort du complexe  d’Œdipe grâce à la menace de la castration. Il va s’identifier à son père et cherchera plus tard une femme hors du cercle familial. Le surmoi sera l’héritier du complexe d’Œdipe.

L’oedipe chez la fille

La mère est son 1er objet d’amour. Mais à l’inverse du garçon, c’est l’angoisse de castration qui fait entrer la fille dans le processus Œdipien. La fille s’aperçoit de la différence des sexes et revendique le fait de posséder elle aussi un pénis. Apparait ce désir de posséder un pénis et un rejet de la mère castrée. Déçue par la castration maternelle, elle se tournera vers le père.  Ce désir fantasmatique évoluera vers un désir d’avoir un enfant du père à la place de son manque. La mère est en même temps une rivale et un objet d’identification. 

Par identification à la mère, elle cessera de séduire le père, lui permettant d’habiter sa féminité naissante.

La fonction symbolique de l'oedipe

Le désir : Il se différencie du besoin car il ne doit jamais être totalement assouvi. On ne sait d’ailleurs jamais comment y répondre. L’enfant désire être tout pour sa mère, il cherchera à combler son manque. Son désir est d’être le désir de la mère. Ce manque fondamental est au niveau symbolique le phallus. L’enfant souhaite être le phallus de la mère.

Si la mère répond à la demande de son enfant - qui est de fusionner avec elle - , l’enfant devient objet de la mère et entre dans la psychose.

Le père intervient comme séparateur de la relation fusionnelle mère-enfant. Il interdit à la mère la dyade prolongée. C’est l’interdit de l’inceste. Le père retient la mère de s’approprier son enfant. Mais pour que cette fonction existe, il faut qu’elle soit reconnue par la mère, puis du coup par l’enfant. La place de séparateur doit déjà exister dans le psychisme maternel dès le départ.

L’enfant passe ainsi du statut de phallus de la mère à celui qui veut l’avoir (différence entre être et avoir). Il renonce à son désir, c’est la castration symbolique. Cet interdit, ce renoncement va libérer l’enfant car désormais séparé de la mère, il pourra disposer de lui-même. Il va donc pouvoir rechercher des objets d’amour extérieurs à la mère.

Dans la névrose, la personne a connu l’Œdipe mais ne la pas résolu. Rappelons-le : Le but de la névrose est d’éviter l’angoisse de castration en créant des symptômes.

Symptômes somatiques dans la structure hystérique, symptômes focalisés sur la phobie d’un objet dans la structure phobique, symptômes compulsifs avec rituels dans la  structure obsessionnelle.

Dans la psychose, la structure est très différente.

Dans les psychoses, l’Œdipe n’a pas fonctionné. Le MOI prend une partie du ça pour détruire la réalité du SURMOI. Chez les adultes, on peut nommer la schizophrénie, la paranoïa, la manie et la mélancolie comme psychoses principales. On peut classer dans les psychoses les bouffées délirantes, l’éclosion brusque d’un délire souvent sans suite pour l’avenir.

La psychose se traduit par un désinvestissement de la réalité extérieure et un surinvestissement de soi-même. Le délire est une tentative de reconstruction de la réalité perdue.

L’angoisse est majeure, envahissante. Elle est de l’ordre du morcellement, de l’éclatement, de la dévoration et de l’intrusion.

Certaines personnes ont une structure psychotique mais n’ont pas déclenchée de délires au cours de leur vie. Parfois, c’est à la suite d’angoisses paroxystiques que ses personnes viennent en consultation